La Chrétienté à l'Aube du Nouveau Millénaire

19/12/2007

Beaucoup de choses peuvent se produire en dix-sept siècles. Croisades. Inquisitions. Réformes. Mouvements. Missionnaires. Tous ces développements ont eu un impact sur l’histoire ; chacun a fait l’objet d’innombrables volumes d’analyses rigoureuses. L’essentiel pour nous, cependant, est de réaliser que le Christianisme dans ses premiers siècles nous offre deux héritages à choisir.

Le premier héritage remonte aux premiers jours, quand un groupe d’hommes et de femmes vivaient avec Jésus, L’expérimentant à chaque instant qu’ils vivaient et à chaque endroit où ils allaient. Ces premiers disciples présentèrent ensuite à une génération de croyants la même soumission de vie entière à Jésus et la même jouissance de Lui. Cette expérience « collective » était appelée l’ekklesia.

Le deuxième héritage remonte presque aussi loin. Il s’agit de compartimenter la vie en des jours « spéciaux » et en des jours normaux ; des lieux « spéciaux » et des lieux communs ; des gens « spéciaux » et des laïcs ; la « religion » et la « vraie vie. » La deuxième version du Christianisme grandit en parallèle avec la première version, la surmontant peu à peu dans le deuxième et troisième siècle et la submergeant dans le quatrième.

Où, alors, sommes-nous aujourd’hui, alors que le Christianisme entre dans un nouveau millénaire ? Qu’est-ce que la vie pour la plupart des Chrétiens ? Est-ce que leurs vies sont infusées avec une expérience de Jésus et de l’un l’autre, à chaque moment et en tout lieu ? Ou bien, est-ce que des endroits et des gens spéciaux ainsi que des heures spéciales continuent à dominer leurs réflexions et actions ?

La Religion et l’Immobilier

Les adhérents de la religion Chrétienne d’aujourd’hui peuvent se vanter d’installations qui rivalisent tout ce que Constantin ou les bâtisseurs médiévaux de cathédrales n’atteignirent jamais.

Dans le sud de la Californie se trouve un établissement religieux phare, construit à partir de 10.000 vitres de verre. Cette « cathédrale, » conçue par un architecte de renommé mondiale, a été construite sur une période de trois ans pour une somme équivalant à 55 millions de dollars en 2007. Le pasteur de ce début de « méga-église » la finança en grande partie par la vente de vitres de verre pour 500 $ chacune. La structure colossale, qui peut accueillir 3000, est également connue pour avoir la plus grande orgue au monde.

De l’autre côté de la planète se trouve une installation religieuse de méga-église avec un extérieur tout à fait différente : le titane. Achevé en 2002 pour 27 millions de dollars ; elle peut accueillir 2300 personnes dans un établissement prenant comme modèle le musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne. Elle dispose d’un café, d’une pelouse, d’un jardin sur le toit, et d’un coin salon avec des téléviseurs plasma intégrés. L’auditorium couvre 18.000 mètres carrés. Sa scène a un écran LED lumineux et deux salles de maquillage contiguës.

En 2005, la plus grande méga-église d’Amérique du Nord emménagea dans un bâtiment, qui était autrefois la maison d’une équipe professionnelle de basket-ball. L’assemblée non-confessionnelle commença à se réunir en 1959 dans un magasin d’alimentation abandonné. Aujourd’hui, il se réunit dans une arène de 16.000 places, rénovée au cours d’une période de 15 mois pour 75 millions de dollars. Pendant le culte, trois écrans géants affichent des clips vidéo, tandis que le prédicateur parle en face d’un globe géant en or rotatif.

Ces « basiliques » d’aujourd’hui sont simplement des exemples les plus visibles de l’un des éléments intégraux de la Chrétienté moderne : « Les bâtiment d’églises. » Ils ne sont certainement pas les seuls exemples, cependant. Aux États-Unis seulement, il y avait à l’aube du nouveau millénaire au moins un quart de million de congrégations prétendant représenter la religion Chrétienne (3). Certains de ces groupes partagèrent les bâtiments ; d’autres louèrent des établissements publics, comme des écoles ou des salles de cinéma. Mais la plupart se réunissaient dans leurs propres installations spécialisées, allant de la devanture humble urbaine à la cathédrale de verre complexe. Selon une estimation prudente, près de 200.000 édifices religieux parsèment le paysage Américain. La valeur des biens immobiliers appartenant à des organismes religieux Américains est estimée à plus de 6 milliards de dollars.

Jésus a dit une fois à un disciple volontaire naïf : « Les renards ont des tanières pour y vivre, et les oiseaux ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a aucune place pour reposer Sa tête » (Luc 9:58). Comment se fait-il, qu’il y a maintenant 200.000 structures que tous prétendent être la « maison de Dieu » ? Dans le Nouveau Testament, nous lisons des individus et des ekklesias se sacrifiant financièrement pour « se souvenir des pauvres » (Galates 2:10, 2 Corinthiens 8-9) et, pour poursuivre la proclamation de l’Evangile (Philippiens 4:10-20). Dans le XXIe siècle, nous voyons des croyants investir des milliards de dollars en briques et mortier—ou à l’occasion en verre et titane.

Personne ne suggère que la Bible interdit des structures religieuses. Nous suggérons définitivement, cependant, que dans tout le Nouveau Testament, pas un seul Chrétien n’en a jamais construit une. Cela ne leur est apparemment jamais venu à l’esprit.

L’une des mouvements religieux avec une croissance parmi les plus rapides du monde occidental tente de s’affranchir tout à fait du concept de la « construction des églises. » Selon une étude en l’année 2006 (4), environ 5% de tous les Américains qui appartiennent à un organisme religieux Chrétien assistent seulement à des églises de maison. Un autre 19% ont un pied dans les deux mondes, participant régulièrement à la fois à l’église de maison et à une église classique. L’église de maison moyenne n’a que vingt participants réguliers, avec sept enfants. Trois-quarts des participants ont été impliqués pour moins d’un an. La plupart considèrent ce changement comme une expérience positive, signalant un niveau plus élevé de satisfaction que leurs homologues classiques avec la qualité de leur leadership, l’engagement dans la foi de leurs confrères, et la profondeur spirituelle qu’ils ont expérimentée. (5)

Mais le mot clé dans le paragraphe précédent peut bien être le verbe « participer. » Certes, ils se rencontrent dans une maison ou un lieu autre qu’un bâtiment d’église traditionnelle. Mais la plupart d’entre eux ont essentiellement proposé leurs « cultes du dimanche » dans un salon, avec peu de modifications importantes au-delà de la petite taille et un environnement moins formel. Un taux de 80% d’églises de maison se rencontre toujours à la même heure, chaque semaine, et 62% ne varient jamais de leur format de réunion. Voici une question qui est assez difficile d’évaluer dans ces résultats d’enquête : Combien de membres d’églises de maison ont une vie qui est intimement liée en dehors des réunions ? Ou pour poser la question inverse, combien de membres d’église de maison vivent encore des vies fragmentées, cloisonnées ? Combien pensent toujours et vivent comme si « l’église » se trouvait dans un endroit particulier ?

Le Père Noël, le Lapin de Pâques, et le « Vénérable Jour du Soleil »

Dans la société Occidentale, le calendrier se focalise apparemment sur un jour férié appelé « Noël. » Comment un observateur extérieur verrait-il cette célébration ? D’une part, il s’agit d’un bébé couché dans une mangeoire, commémoré par un bon mois de musique non-stop (pa-rum-pa-pum-pum). D’autre part, il s’agit d’une personne âgée de l’Arctique, qui enfreint toutes les lois de la physique, sillonnant le globe en une seule nuit à des vitesses approchant la vitesse de la lumière, voyageant dans un traîneau tirés par des cerfs volants. Cet homme replet s’introduit apparemment par effraction dans chaque foyer, soit en descendant par la cheminée ou par une autre violation de sécurité, et livre des cadeaux. Notre observateur extérieur serait sans doute soulagé et surpris d’apprendre, que cet homme fait tout simplement partie d’une mythologie complexe qui est transmise comme vérité à des enfants confiants par des adultes apparemment responsables. Il serait compréhensible, si l’observateur se demandait si l’autre histoire—celle sur le bébé – n’était pas elle aussi un conte de fées.

Pas étonnant, alors, que les Occidentaux qui grandirent avec les histoires concurrentes semblent trouver le « vrai sens de Noël » un peu difficile à définir.

« L’esprit » de la saison est censée d’avoir quelque chose à voir avec la joie, la générosité et la gentillesse générale, mais les détails sont un peu difficiles à cerner. Comme Shaw a dit : « Ce qu’un homme croit peut être établi, non pas par sa croyance, son credo, mais par des principes sur lesquels il agit habituellement. » Peut-être, alors, que nous pouvons comprendre ce que les gens croient vraiment au sujet de Noël en regardant ce qu’ils ont l’habitude de faire pendant la saison.

La plupart des gens, il s’avère, font les magasins et font la fête.

Pendant les dix premiers mois de 2006, les statistiques du Bureau de Recensement montrent que les grands magasins de détail aux Etats-Unis fredonnaient avec 10 milliards de dollars en ventes chaque mois. En novembre, les grands magasins commencèrent à chanter une nouvelle chanson, le son familier des caisses enregistreuses réglés sur la lecture des mêmes  trente « mélodies de Noël, » sans cesse sur les haut-parleurs. C’est de la musique pour encourager à dépenser. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 13 milliards de dollars en novembre, puis monta en flèche à près de 18 milliards de dollars en décembre – la plupart de tout cela dans les trois premières semaines.

D’autres points de vente bénéficièrent d’augmentations similaires de ventes au cours de la « saison des Fêtes. » Les Américains payèrent un demi-milliard de dollars pour des arbres de Noël vivant et déboursèrent davantage pour les ornements. En décembre, des articles de sport, de l’électronique et des ventes d’ordinateurs ont presque doublé au cours d’un mois moyen, tandis que les ventes de bijoux furent presque triplées. Le service postal distribua douze millions de paquets par jour pendant la saison. Les magasins d’alcool, à ne pas laisser de côté, font état d’une forte augmentation de ventes, de moins de 3 milliards par mois pour la plupart de l’année pour un colossal 4,5 milliards en décembre.

Se pourrait-il que l’auto-indulgence, caractérisée par une consommation d’alcool et de matérialisme, est « le vrai sens de Noël » ? La réponse normale Chrétienne—au moins durant les dernières décennies – serait une réplique indignée du genre, « Jésus est la raison de la saison. » Les païens, il est maintenu, réussirent une acquisition hostile de la fête, mais au cœur, Noël est encore au sujet du Christ.

Mais est-ce que l’histoire confirme cette hypothèse ?

Pour répondre à cette question, nous devons de nouveau examiner le paganisme Romain. Ils adoraient une « divinité » nommé Saturne, qui est surtout connu pour dévorer ses enfants à la naissance, de peur que l’un deux puisse grandir pour le renverser. Les Romains célébraient ce monstre avec les Saturnales, un festival d’une semaine, marqué par des réjouissances et du matérialisme qui étaient observés en 17-24 décembre chaque année. En l’an 50, le penseur stoïcien Seneca le Jeune avait écrit : « C’est maintenant le mois de décembre, quand la plus grande partie de la ville est dans l’agitation. On donnait libre cours à la dissipation du public ; partout vous pouvez entendre le bruit des grands préparatifs. » L’écrivain du quatrième siècle Libanius observa au sujet de Saturnales : « Le désir de dépenser de l’argent prend tout le monde…Un torrent de cadeaux se répand de tous côtés. » Cela vous semble t-il familier ?

Les Romains étaient également des adorateurs du soleil. Au début du IIIe siècle, ils commencèrent à célébrer une fête appelée Dies Natalis Solis Invicti, « l’anniversaire du soleil invaincu, » observée le 25 décembre. A cette date, ils pouvaient détecter les jours qui commençaient à se rallonger un tant soit peu, la preuve que le soleil avait été « invaincu » par la nuit. Lorsque l’empereur Aurélien prit le soleil comme son « dieu patron » à la fin du IIIe siècle, il promut le 25 décembre, comme un jour férié dans tout l’empire.

En revanche, il n’y a aucune preuve historique que les Chrétiens célébrèrent la naissance de Jésus avec des vacances avant le quatrième siècle. La date de Sa naissance n’est pas enregistrée dans les Écritures. Le seul indice que nous avons est dans l’évangile de Luc, où l’on apprend que les bergers « vivaient dans les champs, gardant leurs troupeaux pendant la nuit »—des preuves solides prouvant que la naissance de Jésus eut lieu pendant les mois chauds, entre la fin du printemps et le début de l’automne. Une date en décembre n’est pas convenable. Comment se fait-il, alors, que la « nativité » est venue à être observée aux Saturnales, sur la date que les païens mirent de côté comme la « nativité » supposé du dieu soleil ?

Laissons un dirigeant religieux bien connu syrien du XIIe siècle, Jacob Bar-Salibi, l’expliquer :

« C’était une coutume des païens de célébrer sur le même 25 décembre la naissance du soleil, au cours de laquelle ils allumaient des feux en signe de fête. Dans ces solennités et festins les Chrétiens prirent également part. En conséquence, lorsque les docteurs de l’Eglise perçurent que les Chrétiens [nominaux] avaient un penchant pour ce festival, ils prirent conseil et décidèrent que la vraie Nativité devrait être célébrée ce jour-là. » (Cité dans Ramsay MacMullen 1997, Christianity and Paganism in the Fourth to Eighth Centuries, p. 155, Yale)

Noël, alors, est un exemple de la stratégie de substitution, par lequel les coutumes païennes ont été « christianisée » et accueillies dans le Christianisme. La « fête du dieu soleil » s’est transformée en « l’anniversaire du Fils de Dieu, » et les festivités et le matérialisme des Saturnales transformés en festivités et matérialisme de Noël. Les noms ont changé, mais le cœur est resté le même.

Et que dire des autres traditions, que nous associons avec les vacances du 25 décembre ? Eux aussi, venaient des coutumes païennes européennes, attirées par Noël parce qu’elles venaient de fêtes organisées à la même époque. « Yule » était un ancien festival d’hiver des Scandinaves païens, qui brûlaient des « bûches de Yule » pour honorer leur « dieu du tonnerre. » S’embrasser sous le gui est le vestige d’un ancien rite de fertilité en Grande-Bretagne, qui eut lieu chaque hiver, lorsque la plante portait ses fruits. Les « arbres de Noël » sont probablement les vestiges d’une ancienne pratique païenne allemande, dans laquelle on décorait des arbres lors de la célébration de fécondité en hiver.

Le résident âgé de l’Arctique, « Santa Claus, » est un produit d’une évolution darwinienne, en quelque sorte. Plusieurs religions païennes d’Europe du Nord adoraient des êtres avec des descriptions similaires. Ces traditions fusionnèrent avec l’histoire de Nicholas, un Chrétien du quatrième siècle qui était connu pour donner des cadeaux aux pauvres. Le dernier ingrédient de notre Santa est « Père Noël, » un personnage Anglais qui symbolisait à l’origine des vacances d’ivresse et de réjouissances, mais qui reçut une transformation d’image au cours de la période Victorienne. Ajoutez à cela l’œuvre d’un caricaturiste du dix-neuvième siècle Américain, Thomas Nast, et l’évolution d’un mythe moderne est complétée.

Cette brève histoire de Noël pose la question : Comment est-il possible de « garder le Christ à Noël, » quand Il n’a jamais été là depuis le début ? Et comment est-il possible de faire « sortir le Saturne des Saturnales »—avec tous les autres éléments païens—quand c’est l’origine même de ces traditions ?

D’autres jours de vacances pris pour acquis par la plupart des Occidentaux, par des humanistes à la fois se voulant Chrétiens et laïques, ont des histoires similaires.

En Amérique du Nord, chaque année le 31 octobre, des troupes d’enfants costumés collectent des bonbons dans leurs quartiers. Les déguisements les plus populaires sont des squelettes, des cadavres, des meurtriers de films, des personnages occultes, et des représentations stylisées du diable. « Des histoires de fantômes » font le tour. Chaque année, Hollywood favorise le dernier épisode du film d’horreur sadique franchisé, offrant des mutilations et des assassinats en tant que divertissements. Le vandalisme est également monnaie courante. Dans certaines régions métropolitaines, le soir précédent, connu sous le nom de « la nuit du diable » ou « nuit d’enfer, » est célébré avec des actes d’incendie criminel aléatoires. Les Mexicains observent leur « Jour des Morts » en décorant les tombes de leurs proches décédés avec des « offrandes »—jouets, alcool, nourriture, ou des bibelots—conçues comme cadeaux pour les morts. Les vendeurs dans les rues vendent des babioles en forme de squelette. Des bonbons connus sous le nom de « crânes en sucre » sont donnés en cadeau. Des lapins, décorés avec du glaçage blanc pour ressembler à un squelette déformé, est un repas préféré.

La plupart des citoyens dans ces cultures regardent ces célébrations avec affectivité, avec sentimentalité. La plupart ont aussi la prétention d’être Chrétiens. Comment est-ce possible ? N’est-ce pas là une énorme contradiction entre les valeurs de Jésus et ces flagrants « jours saints » (holy days) païens ?

Les Celtes païens habitaient la Grande-Bretagne il y a deux millénaires. Leur religion occulte comprenait un festival d’automne commémorant la mort. Les jours plus courts et plus froid signifiaient la fin de la vie pour les cultures dans les champs et les feuilles sur les arbres. Les Celtes croyaient que les barrières séparant les vivants et les morts tombaient en panne pour une nuit. Ils étaient convaincus que les esprits défunt chercheraient leurs proches vivants, et ainsi cherchaient à pacifier ces « fantômes » avec des rituels approuvés. Leurs contemporains, les Romains, disent que ces rites Druidiques incluaient des sacrifices humains.

Parce que les Celtes refusèrent obstinément d’abandonner leurs traditions païennes, les autorités religieuses au huitième siècle décidèrent de leur offrir un substitut, « la Toussaint, » (« All Saints Day » en Anglais) le premier novembre. C’était encore un jour pour honorer les morts, mais les dirigeants essayèrent d’attirer l’attention sur les héros défunts Chrétiens. Au XIe siècle, une deuxième accommodation de paganiser était proposée. La « Commémoration des fidèles défunts » fut ajoutée, afin que les gens puissent honorer tous leurs morts, et pas seulement les « saints. » Ce festival religieux de deux jours est devenu connu sous le nom de « Hallowmas » et le soir avant comme « All Hallows Eve. » L’utilisation populaire raccourcit le nom à « Halloween. »

La couche de peinture appliquée au paganisme disparut assez vite, il semble. Aujourd’hui, presque personne en Amérique du Nord ne prend les aspects « Chrétiens » de la Toussaint ou le Jour des Morts au sérieux. Mais l’aspect païen de la journée est encore en plein essor chaque 31 Octobre.

Avec la création de « Hallowmas » et de « Halloween, » les fonctionnaires avaient trouvé une stratégie efficace pour arrêter la tradition Celtique religieuse. Mais ils avaient terminé par ne pas changer les cœurs, ou même les habitudes. Au lieu de cela, ils ont simplement changé de nom, ajoutèrent quelques ornements Chrétiens, et l’invitèrent dans la religion Chrétienne ! Mais est-ce que cette stratégie revient à Christianiser le paganisme, ou est-ce vraiment l’inverse, le paganisme paganisant le Christianisme ?

Qu’en est-il de Pâques ? Sûrement aucune « journée spéciale » n’est plus Chrétienne que la fête annuelle de la résurrection, non ? Il est vrai que par le milieu du second siècle—deux générations après les apôtres—une sorte de respect annuelle de la résurrection était devenu monnaie courante chez les croyants. Mais cette pratique n’est pas retrouvée dans l’histoire de la première église. Un historien bien connu du cinquième siècle, qui lui-même observait le jour de fête, offrit un commentaire perspicace sur ses origines :

« Dans la mesure où les hommes aiment les festivals, parce qu’ils leur accordent la cessation du travail : chaque individu en tout lieu, en fonction de son propre plaisir, a par une coutume répandue célébré la mémoire de la passion rédemptrice. Le Sauveur et Ses apôtres nous ont enjoints par aucune loi de garder cette fête : ni les Evangiles et apôtres nous menacent-ils de toute peine, de punition, ou de malédiction pour la négligence de celui-ci, comme la loi de Moïse pour les Juifs. Il s’agit simplement d’un souci de précision historique…que c’est inscrit dans les Evangiles que notre Sauveur a souffert dans les jours des pains sans levain. L’objectif des apôtres était de ne pas nommer des jours de fête, mais d’enseigner une vie droite et de piété. Et il me semble que, tout comme de nombreux autres coutumes furent établies dans différentes localités en fonction de l’utilisation, de même aussi la fête de Pâques est devenu observée dans chaque lieu selon les particularités individuelles des peuples, dans la mesure où aucun des apôtres ne légiférèrent sur la question. » (6)

Avez-vous compris cela ? Un des premiers historiens catholique reconnut que la Pâques n’était ni enseignée ni pratiquée par les apôtres, qui n’avaient aucun désir d’établir des « jours de fête » de toute façon. Au lieu de cela, en fait les hommes qui établirent la Pâques « selon leur bon plaisir », « aimaient les festivals », parce qu’ils obtenaient une journée de congé ! La Pâques, plutôt que de dater de la première église, était juste une coutume établie par l’usage local.

Le Nouveau Testament donne en effet aucune trace—zéro—que le jour de la résurrection, aussi important qu’il l’était, devait être honoré par une commémoration annuelle. Jésus autorisa Ses fidèles à se rappeler de Son corps et sang par le moyen suivant : le repas du pain et du vin, parfois appelé la Cène du Seigneur. Mais les premiers Chrétiens ne liaient pas ce souvenir à une date du calendrier. Après tout, Jésus avait dit de manger et de boire la Cène en souvenir de Lui « aussi souvent que vous la prendrez » (1 Corinthiens 11:25). Pour les premiers Chrétiens, ce repas peut se produire (et se produisit) tous les jours de la semaine et tous les jours de l’année (Actes 2:42, 46).

Pour un mode de vie, la fluidité, la célébration continuelle de la mort de Jésus et Sa résurrection, comme concrétisé dans la Sainte Cène, est parfait. Mais pour une religion, une date fixe sur un calendrier est préférable. Ainsi, alors que les générations passèrent et que le Christianisme commença à se réinventer comme une religion, une « journée spéciale » a fait son chemin dans le calendrier. Et dès qu’une date a été fixée, le « jour férié » commença à fusionner avec les rites païens préexistants qui étaient observés à la même époque de l’année.

Le nom même de « Easter » (en Anglais et en Allemand) (la Pâques en Français) est apparemment dérivé d’une « déesse » Germaniques appelée « Eostre. » Des Anciens symboles païens de rites oubliés de la fertilité du printemps se sont également joints à la fête. Les jeunes enfants partout dans le monde croient passionnément au mythe d’un lapin qui apporte des œufs. En effet, le « Lapin de Pâques » est largement plus reconnu comme symbole de ce jour saint, que l’est la croix ou le tombeau vide.

Partout où la fête est célébrée, une fête sombre connue sous le nom de Carnaval ou Mardi Gras a été son compagnon de voyage. Mardi Gras, ou « Fat Tuesday, » est une explosion charnelle d’ivresse, de débauche, et de réjouissances—délibérément programmé la veille de la période traditionnelle de jeûne et d’abnégation qui précède la Pâques. Par l’acte même de consacrer une journée spéciale pour réfléchir sur la croix et la résurrection, les Chrétiens ont involontairement mis de côté un autre jour spécial pour la dépravation et la décadence. Pâques créa Mardi Gras.

Les journées spéciales ont une manière de faire cela.

Bien sûr, aucune enquête de la Chrétienté sur les « journées spéciales » ne serait complète sans une mention du dimanche. Nous avons vu que les Chrétiens dans les deuxième et troisième siècles dérivèrent dans la tradition du culte hebdomadaire, une fois par semaine, quelque chose de complètement absent dans le Nouveau Testament. Nous avons également vu qu’au siècle IVe Constantin légiféra que « le jour vénérable du Soleil »—Solis Invicti une fois de plus—soit observé comme une journée de repos Romaine. Dans le XXIe siècle, les assemblées Chrétiennes ont assoupli leur calendrier un peu. Trois-quarts de toutes les congrégations protestantes offrent de multiples « cultes » à choisir, pour tenir compte des préférences dans le genre de musique ou de « style de culte. » Certains cultes se sont déplacés à des heures non-traditionnelles, comme le samedi soir. Cependant, le dimanche de Constantin, domine encore les jours de la semaine religieuse. (Le mot Français vient du latin dies dominicus, « jour du Seigneur ».) En conséquence, le Christianisme dans notre siècle, est encore considéré comme quelque chose que vous faites dans des réunions prévues, en espérant que cela vous transportera à travers les jours de votre vie « normale. » Le paradigme n’a pas vraiment changé.

Personne ne veut être connu comme quelqu’un  « anti-dimanche. » Ce n’est pas vraiment le point. Ce qui est crucial est de reconnaître que le Christianisme, comme nous le définissons dans notre génération, est inséparable de ses journées spéciales. Ces jours ne faisaient pas partie de l’expérience originelle de l’Eglise primitive. Au lieu de cela, ces journées spéciales ont été des intruses, des importunes d’un environnement païen qui ont été accueillis dans le Christianisme, dans une tentative avortée de les « christianiser. » La religion, à sa base, est à propos de jours spéciaux. Le Christianisme, en revanche, est au sujet de Jésus, aujourd’hui et chaque jour. Il y a une différence.

« Les Hommes Spéciaux, » à la XXIe Siècle

La Chrétienté dans le nouveau millénaire se caractérise non seulement par des « lieux spéciaux » (le bâtiment ou la salle de séjour) et des « occasions spéciales » (jours fériés et culte prévu) mais aussi par des « hommes spéciaux. » La version du XXIe siècle de « l’homme spécial » dans les milieux protestants est connu comme le « pasteur. »

Comme nous l’avons vu, les écrivains du Nouveau Testament utilisèrent les termes « aîné, » « surveillant, » et « berger » de façon interchangeable pour décrire la même personne (Actes 20:17-28). Dans la version Louis Segond et dans d’autres Bibles, cependant, les traducteurs choisirent le terme archaïque de « pasteur » à la place de la traduction littérale, « berger. » Aujourd’hui, la langue Française a évolué au point où le sens de « berger » et de « pasteur » ne se chevauche pratiquement pas. Si vous rencontrez un homme qui vous dit qu’il était un berger, vous ne lui demanderez jamais : « Dans quelle église ? » Et si vous rencontrez un homme qui dit qu’il était un pasteur, vous ne lui répondez jamais : « C’est inhabituelle ! Où est votre ferme ? » Lorsque le Saint-Esprit, parlant par les apôtres, utilisa le mot « pasteur, » il ne signifiait qu’un berger qui soigne, protège et nourrit les moutons en plein air. Ce n’était pas un titre religieux. C’était un mot image, conçue pour peindre une image mentale d’une fonction—quelque chose que certain croyants avec des dons appropriés, de l’équipement et de la maturité pouvaient fournir à l’ekklesia locale.

Au premier siècle, les « bergers » n’étaient pas embauchés ou licenciés. Ils étaient tout simplement des « membres réguliers » d’une assemblée locale, comme tout le monde. Ils étaient reconnus comme possédant le « don de berger » en raison de l’impact qu’ils avaient déjà, en nourrissant et en protégeant le peuple de Dieu. Leurs qualifications, comme indiqué dans les Écritures, tous avaient à voir avec le caractère, la foi, et la fécondité (1 Timothée 3 ; Titus 1). Lorsque l’ekklesia locale se réunissait, les bergers n’étaient pas les orateurs pré organisés ou les maîtres de cérémonie (1 Corinthiens 14:26-31). Certains auraient pu avoir enseigné, mais ils n’étaient pas les seuls enseignants (Colossiens 3:16 ; Hébreux 5:12). Un berger pouvait recevoir une sorte de soutien matériel (Galates 6:6 ; 1 Timothée 5:17-18), mais c’était un partage, non pas un salaire. La cupidité ne devait jamais être le motif (1 Pierre 5:2). Surtout, ils devaient fonctionner comme des frères, ne pas dominer sur les autres, mais vivant parmi eux comme des serviteurs (Matthieu 20:25-28, 23:8-12, 1 Pierre 5:2).

La langue a été un problème colossal pour la race humaine depuis Babel. Un petit mot de six lettres comme le « pasteur » se connecte à un millier de différentes expériences enregistrées dans la mémoire de l’auditeur. Si vous montrez Éphésiens 4:11, par exemple, à un croyant, du premier siècle, il ou elle verrait le mot Grec poimenas, pensant immédiatement à « berger, » et une fraction de seconde plus tard, associera le mot avec plusieurs relations intimement proche dans l’ekklesia locale. Si vous montriez 1 Timothée 3 à un croyant du XXIe siècle, néanmoins, il ou elle penserait à « pasteur » et l’associerait à l’homme qui prêche, conseille, marie, et enterre. La même écriture, oui, mais deux concepts extrêmement différents. Au premier siècle, le « berger » était une relation ; au vingt et unième, le « pasteur » est la « personne spéciale » de la « religion » Chrétienne.

Quelle est la description de travail d’un pasteur moderne ? Que fait-il concrètement ? Nous pouvons obtenir un aperçu très précis de sondages (7) scientifiques qui ont posé ces questions mêmes. Les pasteurs moyens déclarent qu’ils travaillent 46 heures par semaine. Voici comment la semaine de travail pastoral se décompose :

Préparer le culte de la semaine, dont le sermon : 15 heures

Consulter les personnes en difficulté ou visiter des malades : 9 heures

Assistez à « des réunions d’affaires » et faire du travail administratif : 7 heures

L’enseigner des classes ou des personnes en formation pour le « ministère » : 6 heures

S’impliquer dans les affaires communautaires ou des associations de ministre : 3 heures

Fonctions diverses : 6 heures

Si nous retirons de la semaine de ces pasteurs moyens, tout ce qui n’avait pas de pertinence dans l’ekklesia du Nouveau Testament, que resterait-il ? La première église n’avait pas de « cultes » comme nous les connaissons, et certainement pas de sermons hebdomadaires assignés ; enlevons la première ligne de la liste. Ils n’avaient pas de réunions d’affaires. Les gens étaient certainement « équipés pour les œuvres de service, » mais pas dans des classes de formation. Les écoles du dimanche, après tout, n’avaient pas été inventées avant les prochains dix-huit siècles. Et tandis qu’on s’occupait certainement des croyants qui étaient malades ou emprisonnés, c’était considéré comme le travail de chaque membre. La « congrégation » ne « payait » pas un spécialiste pour faire le gros du travail pour eux.

Et c’est le point principal. Ce n’est pas que le travail du clergé professionnel a évolué au fil des ans, parce que les temps ont changé. C’est que tout le concept de « clergé professionnel, » tel qu’il est pratiqué dans notre siècle, est étranger au Nouveau Testament !

S’il vous plaît, ne lisez pas cette déclaration comme une « critique sur le pasteur. » Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Notre pasteur moyen est sans doute rentré dans « le ministère » avec les meilleures intentions. Peut-être qu’il était une jeune personne énergique et sincère, qui a eu l’occasion de parler à des « dévotions » ou d’enseigner dans les études Bibliques. Il n’était pas raffiné, mais il partageait avec un désir sincère de servir Dieu et d’encourager les autres. Les gens ont entendu sa sincérité et senti la chaleur de sa foi, et ils ont été encouragés. Avant longtemps, quelqu’un—peut-être le pasteur—suggéra qu’il pourrait « entrer dans le ministère. » Cette idée semblait merveilleuse pour le jeune homme. Il voulait faire une différence, et il aimait Dieu ; quoi de plus belle carrière pourrait-il y avoir, que celui d’un « travailleur à plein temps » ? Alors il alla au collège Biblique ou dans un séminaire, et peut-être aux études supérieures par la suite. Peut-être qu’il s’est marié avec quelqu’un qu’il a rencontré à l’école, qui semblait partager ses idéaux et ses rêves. Pour de longues années d’éducation et de formation, ils ont travaillé et se sont sacrifiés ; 60% des pasteurs évangéliques aux États-Unis détiennent une maîtrise ou plus. Puis enfin, ils ont été « appelés » à leur premier « pastorat » et allèrent travailler, avec de grands rêves pour « faire de grandes choses pour le Seigneur. »

Pour notre pasteur moyen évangélique, ce moment était 20 ans, neuf mois et 26 jours auparavant. Cela signifie qu’il a mis environ un millier de « semaines moyennes de travail pastoral » de sermons, de réunions d’affaires, de séances de consultation, de visites d’hôpital, de mariages, de funérailles, et de « journées de travail. » Nous avons désespérément besoin de demander : Est-ce que cela a été bon pour lui ? Est-ce que cela a été bon pour les familles sur les bancs ? Est-ce que le système moderne de la Chrétienté clergé-laïc est même sain, peu importe Biblique ?

Examinons un peu l’implication d’avoir un clergé professionnel. Les professionnels, par définition, ont un salaire. Notre pasteur moyen a ramené à la maison un salaire pendant plus de vingt ans, mais les chances sont qu’il ressente toujours une pression considérable dans ses finances personnelles. Dans des dénominations évangéliques, à travers toute l’Amérique, la rémunération d’un pasteur est directement proportionnelle au nombre de membres de son église. Nous avons les données (8) exactes. Pour les églises évangéliques en 2002, le revenu médian des ménages était de 41.000 dollars, pratiquement identiques aux médians (9) des États-Unis. Qu’en est-il des pasteurs ? Il s’avère que la plupart (63%) étaient employés par des églises de moins de 100 membres. En moyenne, ces membres du clergé étaient payés seulement $ 22, 300—un chiffre qui fait qu’une famille de pasteur a le revenu le plus faible des ménages de toute l’église. Les églises de 101-350 membres, représentant 32% de l’échantillon, payaient leurs pasteurs un salaire médian de 41.051 $, les plaçant en plein milieu de la classe moyenne. Un pasteur sur vingt, qui avait la chance de travailler pour une église de 351-1000 membres, réussissait d’être beaucoup plus à l’aise, ramenant à la maison $ 59,315. Et un pasteur sur 200 qui travaillait pour une grande congrégation de plus de 1000 membres gagnait le top dollar, avec un salaire de 85 518 $—ce qui, corrigé pour l’inflation, aurait été l’équivalent d’un revenu à six chiffres en 2008.

Est-ce que ce tableau est sain pour toute personne impliquée ? Ou est-ce que cela invite les charlatans, tout en exposant des êtres humains bien intentionnés mais faillibles aux tentations, auxquelles personne ne devrait vraiment faire face ?

Voici une telle tentation : Si le pasteur d’une église de 1000 membres peut gagner six chiffres, qu’est-ce que pourrait gagner le pasteur d’une église de 10.000 membres ? Alors que le XXe siècle tirait à sa fin, une nouvelle race d’entrepreneurs ecclésiastiques—moitié entrepreneur, moitié prédicateur—commencèrent à appliquer les principes du « mouvement de croissance d’église » avec beaucoup d’énergie et des tonnes de marketing. Ces « pasteurs-entrepreneurs » se consacrèrent à la création d’expérience d’église « super cool. » Les installations religieuses se débarrassèrent des vitraux, des bancs, et des clochers et prirent l’apparence de chics centres commerciaux avec des aménagements paysagers impeccables et des sièges confortables de style stade. Les messages étaient devenus plus optimistes, avec un thème décidément plus « aide-toi par toi-même ». Les performances raffinées par des musiciens professionnels jouant des mélodies douces de rock sont devenu la norme. Certains services présentaient des actes de comédiens ou d’autres artistes pour mettre l’auditoire à l’aise et pour les échauffer. Et l’évolution des « méga-églises, » ajoutèrent de nouveaux avantages à l’adhésion. Des groupes d’intérêts pour tous les passe-temps imaginables furent formés. Les assemblées ajoutèrent des écoles, des banques, des garderies, des pharmacies, des cafés, des prêteurs hypothécaires, des centres de conseil et autres dans l’effort d’attirer encore plus de membres. L’extravagance multimédia avec éclairage professionnel, la sonorisation et des chœurs d’une centaine de membres forts devinrent chose courante.

Beaucoup (certainement pas tous) de ces « pasteurs-entrepreneurs » sont maintenant rémunérés tout comme le PDG d’une société de 10.000 employés. Ajouter au revenu, des ventes de livre et des allocutions et on a quelques pasteurs de méga-église qui crûrent en méga-riches. Un article de la St. Louis Post-Dispatch de 2003 décrit le mode de vie de plusieurs membres riches du clergé. Un conduit une Rolls Royce noire et voyageait dans un avion de 5 millions de dollars ; un autre vivait dans une maison de 3,5 millions de dollars ; encore un autre avait deux manoirs ; encore un autre possédait un yacht de 50 pieds ; et un ministère « mari-femme » possédait un jet, une Cadillac Escalade, et une berline Mercedes-Benz. En 2006, un article du New York Times faisait état d’un contrat de 13 millions $ de vente de livres pour un autre « pasteur-preneur. »

Notre pasteur moyen, cependant—l’homme qui a peiné avec une semaine de travail à 46 heures pour les dernières 20,8 années – n’a pas à faire face au dilemme moral de l’opportunité d’acheter ce bateau. Vous voyez, la fréquentation moyenne par semaine de son église est que de 61. La moitié de ces membres donnent la dîme, mais cela ne laisse pas beaucoup quand les factures hypothécaires et les services publics doivent être payés. Ce pasteur moyen et ses fidèles moyens sont sur la liste des espèces menacées. « L’appartenance à l’église » en Amérique n’est pas à la hausse. C’est, en fait, ce que les économistes appellent un « jeu à somme nulle. » Pour chaque gagnant qui construit une méga-église avec des milliers de membres, il y a des dizaines de « pasteurs moyens » qui perdent des membres et qui se retrouvent sans cesse plus étroitement poussés vers l’abîme. Quelles sont les tentations qu’ils confrontent ?

Une, bien sûr, est l’anxiété. Combien de nombreux pasteurs laisseraient « le ministère » si leur licence Biblique et CV leur donneraient tout espoir réaliste d’un emploi « laïque » sûr, avec une paye décente.

Une tentation moins évidente, peut-être, est la prudence et le compromis. Seulement quelques pasteurs (29,5%) disent qu’ils aimeraient défier « des responsables laïcs » avec de nouvelles idées et de nouveaux programmes. La plupart (70,5%) admettent qu’ils « préfèrent généralement garder un bon déroulement de choses, en introduisant des changements graduels. » Et quand vient le temps de prendre des décisions sur ce que le but de l’église devrait être, encore moins (26,9%) n’affirment qu’ils discutent de la « justification théologique » de comment Dieu se sent sur le sujet. La grande majorité (73,1%) admettent qu’ils prennent « en premier lieu en considération la façon dont on répond aux besoins des membres ou des futurs membres. » (10) Avec le personnel et la congrégation en solvabilité chancelante, la considération principale est de garder les membres actuels heureux et d’essayer de recruter quelques nouveaux. Est-ce qu’un système comme celui-ci est susceptibles de produire des hommes avec des voix prophétiques qui risqueraient tout pour prendre l’église dans une direction radicalement nouvelle (ou radicalement ancienne) ?

La séparation des croyants en « clergé » et en « laïcs » a un autre effet inattendu mais désastreux : la perte de véritables relations. Un berger style premier siècle, fonctionnant comme un « frère parmi des frères », n’avait d’autre choix que de guider à partir du relationnel, en étant fortement impliqué dans la vie des autres et en démontrant les leçons qu’il essayait d’enseigner. Un pasteur style XXIe siècle doit essayer de fonctionner à partir d’une position au-dessus des « laïcs. » Il a un titre, un bureau, et un rôle désigné comme expert dans les questions religieuses. Il essaie de remplir ses fonctions principalement grâce à des réunions—le culte, la réunion d’affaires, la classe, la séance de conseil—plutôt que par des interactions dans la vie quotidienne normale.

C’est pourquoi la plupart des pasteurs sont tout à fait solitaires. Un sondage (11) récent a révélé beaucoup de connaissance intime, en trois énoncés simples. Pratiquement tous les pasteurs—98% des personnes interrogées—se considéraient comme un enseignant doué. Pas moins de 80% se regardaient comme des « faiseurs efficaces de disciples. » Pourtant, une large majorité des pasteurs—plus de six sur dix—admettent qu’ils « ont très peu d’amis intimes. » Il est clair que la plupart des pasteurs croient que l’enseignement et faire des disciples sont essentiellement des questions de transfert d’informations. Leur rôle même, cependant, les isole des autres et empêche le transfert de vie effectif.

Cette séparation entre le « pasteur » et les « membres » a des conséquences spirituelles graves.

Dans une étude scientifique réalisée en 2006, un échantillon national représentatif de pasteurs protestants a été invité à évaluer la santé spirituelle de leurs églises. Les pasteurs, en moyenne, ont fait valoir que 70% de leurs membres faisaient de leur foi la priorité des priorités dans leur vie. Un pasteur sur six allait jusqu’à dire que 90% de leurs membres faisaient de leurs relations avec Dieu leur plus haute priorité. Mais lorsque les membres, les « gens sur les bancs, » eurent la même question, pas un quart n’aurait même fait cette affirmation sur eux-mêmes ! L’écrasante majorité des membres des assemblées Protestantes étaient assez honnêtes pour classer leur foi en dessous de leur carrière, la famille, ou la poursuite du bonheur sur leur liste de priorités.

Pensez-y : après des centaines, sinon des milliers, de sermons, de séminaires, de « réveils, » d’ateliers et de leçons d’école du dimanche, relativement peu de ceux qui avaient entendu à maintes reprises l’importance de faire de Dieu la plus haute priorité, prétendaient même de vivre ce qu’ils avaient appris. Mais les enseignants continuaient d’aller droit devant, service après service, classe après classe, ignorant que leurs flots de paroles faisaient peu d’impact durable.

Dieu a parlé :

« Mais voici l’alliance que Je ferai avec la communauté d’Israël après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur cœur, Je serai leur Dieu et ils seront Mon peuple. Personne n’enseignera plus son concitoyen ni son frère en disant : ‘Tu dois connaître le Seigneur’ ! car tous Me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux. » (Hébreux 8:10-11)

Si les hommes enseignent à leurs voisins et frères encore et encore à connaître le Seigneur, néanmoins ceux qui sont enseignés ne Le connaissent encore pas, ou même n’embrassent pas le but de Le connaître comme leur plus haute priorité, ça serait de très importante information à savoir. Cette situation n’est pas moins qu’une violation de la Nouvelle Alliance ! Pourtant, ceux qui sembleraient avoir le plus besoin de connaître la vérité sur la condition spirituelle de leurs « troupeaux » en sont peut-être les moins conscients.

Pourquoi ce décalage ? Quand les pasteurs dans l’enquête étaient invités à dresser la liste des normes spécifiques qu’ils utilisaient pour l’évaluation de la santé spirituelle de leurs membres, la majorité dirent qu’ils regardaient au pourcentage de leurs membres qui s’étaient portés volontaires pour un « programme » d’église ou de « ministère. » Près de la moitié listaient également une sorte « d’expérience de conversion’ et la participation régulière au culte comme des critères importants. Aucune autre mesure n’a été utilisée par même une fraction importante des pasteurs.

L’organisation qui a mené l’enquête offrit les idées suivantes :

« Le fil conducteur qui traverse les réponses des pasteurs à ce sondage non limitée, concernant la façon dont la santé de l’église est évaluée, était que les mesures les plus courantes n’évaluent pas bien au-delà de la participation superficielle des gens dans l’église ou de l’activité liée à la foi…Peut-être l’information la plus révélatrice concerne les mesures qui ne sont pas largement utilisées par les pasteurs pour évaluer la santé spirituelle des gens. Moins de un sur dix pasteurs mentionne des indicateurs tels que la maturité de la foi d’une personne en Dieu ; l’intensité de l’engagement à aimer, à servir Dieu et les hommes ; la nature du ministère personnel de chaque simple fidèle, l’ampleur de la participation de la congrégations dans le service communautaire ; la mesure dans laquelle les croyants ont une certaine forme de responsabilité de leur développement spirituel et style de vie ; la façon dont les croyants utilisent leurs ressources pour faire avancer le royaume de Dieu ; combien de fois les gens adorent Dieu au cours de la semaine ou se sentent comme s’ils avaient expérimenté la présence de Dieu, ou comment la foi est intégré dans l’expérience de la famille de ceux qui sont liés à l’église…Il n’y a jamais eu un moment où la société Américaine n’avait été dans un si tel besoin de l’Eglise Chrétienne pour fournir une voie vers un avenir meilleur. Étant donné le flux volumineux de problèmes moraux, et la faim spirituelle rampante qui définit notre culture d’aujourd’hui, cela devrait être l’apogée du ministère Biblique. À l’heure actuelle, nous sommes devenus contents avec apaiser les pécheurs et remplir des salles comme les marques de santé spirituelles. » (12)

Et donc, nous voyons la triste ironie du système clergé-laïc dans le nouveau millénaire. La plupart des gens qui veulent faire une différence dans l’église sont isolés de la population qu’ils tentent d’aider. Ils sont appelés à atteindre les objectifs avec le transfert d’information dans un système axé sur la réunion, et ils sont pénalisés s’ils osent prendre des risques. Et la vérité est toujours risquée.

Un Million de Tragédies

Deux millénaires se sont écoulés depuis que les disciples connurent trois années intimes, « ici et maintenant », avec Jésus et depuis, toute une génération de croyants « du plus petit au plus grand » avait découvert l’intimité même de l’ekklesia. À partir de là, une religion radicalement différente a évolué. Comme les autres religions du monde, ce « Christianisme » est construit autour de la pratique religieuse menée en des « lieux saints » en des « moments sains, sous la direction « d’hommes saints. » Une variation culturelle existe certes, mais elle s’éloigne rarement loin de ce paradigme traditionnel.

Il est absolument essentiel que nous nous posions cette question : Comment va être le Christianisme du XXIe siècle ? Quel est son fruit dans la vie de ses membres ? Devrions-nous tout simplement accepter le fait que le Christianisme est  « comme ça » et que tous acceptent de travailler dans le système comme « pratiquants », plutôt que comme réformateurs ? Ou est-ce que la perte est si grande et les fruits si maigres que nous devrions être alarmés ? L’autocollant avec un thème politique : « Si vous n’êtes pas outragés, vous ne faites pas attention » ne s’applique t-il pas au Christianisme aussi ? Ou bien est-ce simplement parler en « négativité » ?

Peut-être qu’un point de départ est le journal. Nous pourrions prendre n’importe quelle année, vraiment, mais choisissons de regarder à une période de douze mois au cours de 2005-2006. Nous trouvons qu’il y a trois histoires sur des « membres d’église » bien-respectés qui abasourdirent l’Amérique, faisant la une des journaux à travers le pays.

Tout d’abord, un tueur en série qui terrorisa la ville et raillait la police pendant trois décennies fut finalement arrêté. Le meurtrier dépravé plaida coupable en cour, puis décrivit tranquillement en détails chaque meurtre macabre. Les perversions choquantes de ce bourreau-meurtrier sont trop viles pour être décrites ici. Mais la perversion était alimentée par une dépendance à la pornographie violente non réprimée. Dans la vie tordue de ce meurtrier, la fantaisie s’échappait périodiquement dans le monde réel.

L’identité de l’assassin ? Le fait des gros titres était la suivante : au moment de son arrestation, il occupait le poste de président de son église confessionnelle. Il a été arrêté parce qu’il avait envoyé une disquette d’ordinateur à un journal local, se vantant de ses crimes et se moquant des représentants de la loi pour leur incapacité à l’arrêter. La disquette a été attribuée à un ordinateur de bureau de l’église.

Les membres de son assemblée ont été absolument stupéfaits après son arrestation. « J’ai été abasourdi, j’étais désorienté, j’ai été choqué, » a dit son pasteur. « Ce n’est pas possible. Ce n’est pas l’homme que je connais. » Un membre se rappela comment le tueur avait apporté des spaghettis avec sauce et salade à un « souper de l’église » seulement quelques jours plus tôt. Une autre membre l’appelait « un homme très bon, » racontant son attention après son opération du rein. Un garçon de cinq ans, quand il vit l’image de l’homme à la télévision, se tourna vers son père, qui avait servi comme huissier avec le meurtrier, et lui demanda : « Il nous a trompés, n’a t-il pas ? » Le père dit à un journaliste : « Je ne suis pas sûr de savoir quoi lui dire. Je ne suis pas sûr de savoir quoi me dire. » Un fonctionnaire dans la hiérarchie confessionnelle prêcha un sermon le dimanche suivant, et dit : « Nous nous sentons consternés, la colère, la dévastation, le choc et l’incrédulité. Le fondement même de notre foi est ébranlé. »

Après son arrestation, le tueur écrivit ce que son pasteur appela « une lettre très générique, décontractée » à l’église, en les remerciant pour leur soutien et leur demandant leurs prières. Ils affichèrent la lettre sur un tableau d’affichage dans le hall d’accueil en l’incluant dans leurs annonces du matin.

Le tueur en série est maintenant en train de purger dix peines consécutives à perpétuité dans un pénitencier fédéral.

À peine trois mois après la fin du procès, une autre histoire tragique défraya la chronique de la nation Américaine. Un garçon de dix-huit ans, accusé d’avoir tué les parents de sa petite amie de quatorze ans et fuyant avec elle à l’autre bout du pays fut arrêté. Les deux enfants venaient de « familles Chrétiennes scolarisant à la maison. » En fait, les deux adolescents en fuite s’étaient rencontrés au printemps dernier lors d’une rencontre « d’école à la maison. » La jeune fille de quatorze ans avait un site Web qui parlait de participer à des groupes de prière, de son intérêt pour le football et de baby-sitting. Au moment de l’assassinat de ses parents, elle portait un tee-shirt publicitaire sur un « groupe de rock Chrétien. » Le garçon de dix-huit ans, avait lui aussi un site Web sur lequel il citait des chansons à partir d’un « groupe Chrétien » et parlait de son plaisir d’ordinateurs, de volley-ball, et de chasse au cerf.

Bien sûr, les histoires de la nouvelle furent remplies de citations de leurs amis incrédules. De la jeune fille, une amie dit : « La façon dont je l’ai connue, elle était très intelligente, et elle était comme une amie extraordinaire. Elle était très Chrétienne, et je n’aurais jamais pensé que quoique ce soit comme cela puisse arriver. » Elle a également appelé les parents décédés comme les « plus belles personnes que j’ai jamais rencontrées. » Le pasteur de la famille a décrit les parents décédés comme de bonnes personnes traitant les questions « typiques » des adolescents. Un voisin a ajouté : « Elle semblait être une fille typiquement Américaine, un enfant mignon dans la rue. »

Les documents de la Cour donnèrent un tableau très différent, toutefois. Les adolescents « sortaient » ensemble pendant six mois et étaient « impliqués dans une relation continue, secrète et intime. » En outre, ils « se communiquaient souvent par des e-mails et des SMS sur Internet. » Leurs communications incluaient des « messages de flirt » ainsi que « des images inappropriées de l’un l’autre par divers médias électroniques », comme des ordinateurs et téléphones cellulaires.

Après son arrestation, le jeune homme avoua les meurtres aux autorités. L’année suivante, il accepta un accord à l’amiable pour éviter un procès avec les spécifications de la peine de mort. Il fut condamné à deux peines d’emprisonnement à perpétuité.

Quelques mois s’écoulèrent, et encore une autre tragédie devint la première page des nouvelles. Un jeune prédicateur populaire ne se présenta pas à sa congrégation en milieu de semaine. Quelques membres concernés se rendirent à son domicile et découvrit son corps. Il avait une blessure par balle dans le dos. Le lendemain, la police dans un Etat voisin trouva l’épouse du prédicateur et ses trois enfants, alors qu’ils arrivaient dans un restaurant dans leur fourgonnette familiale. La femme, selon la police, avoua avoir tué son mari. Elle avait tiré sur lui, puis s’était enfuis avec les enfants alors qu’il agonisait dans leur maison. Après son arrestation, l’épouse a demandé à une amie de leur église à transmettre aux membres ses excuses pour ce qu’elle avait fait.

Comme on pouvait s’y attendre la église fut choquée. Ils couvrirent un tableau d’affichage dans le couloir avec des instantanés de la famille souriante. « Les mots ne peuvent décrire ce que nous ressentons tous à ce sujet, » déclara un membre, décrivant la meurtrière comme la « mère parfaite, l’épouse parfaite. » Le membre ajouta : « Les enfants sont très précieux, et elle était précieuse. Il était l’un des meilleurs ministres que nous n’ayons jamais eu—un super charisme. »

Un autre membre consentit. Le ministre tué « avait une préoccupation tout à fait vraie de sauver les âmes des gens et d’inspirer les gens à repenser à leurs habitudes, » a-t-elle déclaré à un journal. « Il était un grand prédicateur, très réconfortant et encourageant. Vous vous sentiez très bien quand vous partiez de ses sermons…Ils étaient un si bon couple – heureux », dit-elle.

Le procès brossa un tableau inquiétant de leur vie à la maison. La femme était prise au piège dans une escroquerie Nigériane d’encaissement de chèques qu’elle essayait de cacher de son mari. Le mari a été décrit comme négatif, autoritaire et humiliant. La femme a été reconnu coupable d’homicide volontaire, un verdict commun dans les cas de violence conjugale, et condamné seulement à deux mois de prison, en plus du temps qu’elle avait déjà servi depuis son arrestation.

Les membres de l’église se rappelèrent du dernier sermon de leur ministre, trois jours seulement avant sa mort. Le thème était « la famille Chrétienne. »

Tous conviendront que ces histoires sont déchirantes. Mais sont-elles même en rapport avec notre discussion ? Sont-elles la preuve que quelque chose est fondamentalement viciée avec le paradigme dominant dans l’église Chrétienne de nos jours ? Ou sont-elles de simples aberrations dans un environnement fondamentalement sain ? Etait-il même juste de les mentionner ici ? Après tout, les Chrétiens ont longtemps soutenu qu’ils n’ont jamais obtenu un traitement équitable dans les médias des nouvelles nationales.

Que faire si ces histoires sont pertinentes ? Que faire si elles sont la pointe petite mais très visible d’un immense iceberg caché du péché, de l’incrédulité, et de l’échec moral—ce que Jésus appellerait « levain » ? Nous n’avons pas abordé ces tragédies pour être négatifs, ou même pour juger ceux qui y ont participés. Nous les abordons parce que nous croyons de tout notre cœur que des catastrophes similaires peuvent être évitées. Des solutions sont disponibles. Mais nous n’allons pas les chercher, à moins que nous soyons d’abord disposés à donner un regard honnête et sans faille à notre situation actuelle.

Considérons le « chef laïque, » dont la dépendance à la perversion violente l’a amené à commettre des crimes innommables. Sûrement, il était une aberration, un sur cent millions. Ne l’était-il pas ? La réponse, malheureusement, est non. Alors que les crimes qu’il a commis sont si rares que ça nous choquent, l’habituation du péché qui a conduit aux crimes est très, très commune.

Une enquête nationale récente (13) demanda à un échantillon représentatif d’Américains s’ils avaient volontairement vu des images pornographiques explicites au cours des sept derniers jours. Parmi les « Non-croyants, » un sur cinq admirent qu’ils avaient. Et parmi les pratiquants ? La fraction est la même—un sur cinq.

Les statistiques peuvent nous laisser froid ; ils peuvent paraître comme des numéros sur une page. Alors s’il vous plaît, laissez les implications de ce chiffre mûrir en vous. La prochaine fois que vous êtes dans un culte religieux, regardez autour de vous. Si votre assemblée est typique, un visage sur cinq que vous voyez a regardé de la pornographie au moins une fois depuis le culte de la semaine dernière. Parmi les femmes, le nombre est sans doute moins. Parmi les hommes, il se pourrait bien être beaucoup plus. Multipliez ce que vous voyez par deux cent mille réunions d’autres assemblées à travers le pays. Et demandez-vous : Quel est le coût, en termes de perte de puissance spirituelle et de témoignage dans notre monde ? Quel est le coût, en termes de douleur causé au cœur du Père ?

Tragiquement, le clergé de la nation n’est pas exempté de cette peste spirituelle. Un évangéliste de renommée internationale a estimé que le pourcentage de pasteurs qui assistent à ses séminaires qui ont une dépendance à la pornographie est aussi d’un sur cinq. (14)

Et que dire des adolescents immoraux, dont le péché coûta à une maman et à un papa leurs vies ? Encore une fois, le crime lui-même est heureusement assez rare. Mais nous devons regarder au-delà du crime et d’y découvrir ses causes profondes. Les parents de la jeune fille n’étaient pas tout simplement morts de blessures par balle à la tête. Ils sont morts d’un cocktail mortel de poisons, dont au moins : la permission pour les jeunes de partir dans des groupes ; ou partir seuls en couple, sans surveillance et sans responsabilité réelle ; l’utilisation non surveillée et l’abus de l’Internet et des communications électroniques ; permission pour des relations amoureuses chez les jeunes, avec encore dix ans avant d’être prêts, de manière réaliste pour le mariage ; favoriser un environnement dans lequel les jeunes disciples d’autres jeunes ; incohérence et indépendance de la part de chacun, sans le filet de sécurité des relations quotidiennes, posant des questions, offrant un avertissement ou un encouragement ou une mise en garde, apportant la Parole de Dieu pour appuyer les vies  de façon concrète ; et la confusion entre des « choix de style de vie » extérieurs de musique et d’éducation, avec des choix internes authentique d’obéissance et d’apprentissage des voies de Jésus.

La question difficile que nous devons être prêts à nous poser est la suivante : Combien d’adolescents, qui grandirent dans l’église, ont une vie qui peut être caractérisée par la même liste ?

Nous devons admettre que la majorité des adolescents dans la plupart des églises sont en difficulté spirituelle profonde. Ici les statistiques peuvent être trompeuses. Les adolescents sont beaucoup plus susceptibles de participer à des activités « d’églises » que leurs parents. Dans tout le pays, six sur dix adolescents assistent à des cultes chaque semaine et un sur trois est impliqué dans un groupe de jeunes. Mais si vous demandez aux adolescents s’ils ont l’intention de participer à une église locale une fois qu’ils sont livrés à eux-mêmes, alors seule un sur trois a des intentions de rester impliqué. La plupart des adolescents pratiquants disent qu’ils attendent de quitter la maison pour aussi quitter l’église. (15) Et si nous vérifions les taux de fréquentation chez les étudiants et les jeunes adultes, les statistiques montrent que la plupart de ces adolescents assureront le suivi de leurs plans. Dans sa réunion annuelle de 2002, le Conseil Baptiste du Sud pour la Vie de Famille indiqua que 88 pour cent des enfants élevés dans des foyers évangélique quittent l’église à ou aux environs de 18 ans. Depuis deux générations, au moins, nous avons entendu le cliché des enfants élevés dans l’église qui fréquentent une université laïque et qui lâchent leur foi. Ce que les enfants nous disent est que nous nous sommes trompés. Sans aucun doute qu’il y a de nombreux défis à la foi sur les campus universitaires, ainsi que dans le lieu de travail. Mais la plupart du temps, dix-huit ans n’est que lorsque les enfants cessent de fréquenter. Malheureusement, ils ont succombé aux tentations qui ont détruit leur foi, volé leur avenir dû à la mondanité et à l’incrédulité des années auparavant.

Enfin, que dire de la femme du pasteur qui est accusé de mettre fin à la vie brève de son mari avec une arme à feu ? Sûrement l’assassina domestique est une anomalie tragique, pas une norme dans les congrégations religieuses.

Nous sommes d’accord que très peu de mariages finissent avec homicide, soit parmi les membres du clergé ou laïcs ou païens. Mais des millions de mariages finissent par un tribunal de droit. Dans tout le pays, un cinquième de tous premiers mariages se terminent par un divorce au cours des cinq premières années ; et un tiers se terminent pendant les dix premières années. Pas moins de 43% se terminent en divorce ou séparation pendant les quinze premières années. Quiconque ayant vécu un divorce dans leur famille immédiate, ou en a témoigné dans la vie d’un ami proche, peut témoigner de la douleur. Le mal est à la fois atroce au moment même et chronique pendant des années après. Même quand le divorce semble inévitable, cela signifie du chagrin, de la peine pour tous les intéressés.

Pourtant, voici une autre tragédie : Le taux de divorce pour ceux qui se considèrent comme des Chrétiens nés de nouveau est identique à ceux qui se rendent compte qu’ils n’ont jamais été nés d’en haut. (16) S’il vous plaît, prenez un moment pour saisir la signification de ce fait. Allez dans n’importe quel grand rassemblement de personnes—peut être, un match de football. Placez sur un côté du stade tous ceux qui « ont fait un engagement personnel avec Jésus-Christ qui est encore important dans leur vie d’aujourd’hui, » qui disent qu’ils iront au ciel quand ils mourront, parce qu’ils ont confessé leurs péchés et reçu Christ comme Sauveur. De l’autre côté du stade tous les « Chrétiens de nom, » ceux qui sont incertains de leurs croyances, ceux qui font partie de groupes marginaux hérétiques, tous les bouddhistes et les musulmans, tous les agnostiques et les athées. Ensuite, demandez à tous ceux qui sont divorcés de lever la main.

Le pourcentage de mains levées sera exactement le même sur les deux côtés du stade.

Encore une fois, nous ne cherchons pas à critiquer ou à juger ici. Nous disons seulement que les mariages ont simplement autant de peine à l’intérieur de l’église comme à l’extérieur. Ces statistiques sont vraies, en dépit de tous les sermons, des séminaires de mariage, des organisations para-ecclésiastiques pro-famille, de livres, de cassettes, et de classes. Dans la plupart des assemblées, dans chaque expression de dénomination ou du Christianisme non-confessionnelle, à travers le pays, un grand pourcentage de mariages et de foyers sont dans un pétrin profond.

Cela n’a Pas à Être Comme Ça !

Nous allons le répéter : Nous ne cherchons pas à critiquer ou à juger. Nous sommes convaincus que beaucoup, sinon la plupart des Chrétiens déclarés qui sont engagés dans les péchés, engourdissant l’âme et volant leur avenir voudraient en être libres. Nous aimerions pouvoir saisir ces gens fermement par les épaules, les regarder dans les yeux, et leur dire que cela n’a pas à être de cette façon. Ils peuvent changer. L’église peut changer.

Nous vivons à une époque où notre ennemi, le diable, a fait des incursions désastreuses dans nos communautés, nos assemblées, nos maisons et nos vies privées. Nous le répétons : Cela ne doit pas être de cette façon ! Les mariages n’ont pas à se terminer avec des déchirements de cœur ; les enfants n’ont pas à être assaillis par le péché et perdus dans le monde par millions ; le nom de Jésus n’a pas à être traîné dans la boue par le scandale et la honte. Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église que Jésus va construire, si nous allons Le laisser faire à Sa façon. L’Epouse du Christ peut vraiment se préparer pour Son retour.

Le message de ce livre—et le message du Christianisme dans son ensemble—n’est pas négatif. Ce n’est pas un non. Il s’agit d’un oui. « Toutes les promesses de Dieu sont oui en Jésus-Christ ! » (2 Corinthiens 1:20) Mais nous ne connaîtront jamais les richesses et les bénédictions de l’avenir jusqu’à ce que nous regardions honnêtement à l’heure actuelle. Nous devons évaluer les fruits de ce que nous faisons actuellement. Et nous devons être prêts à mettre nos idées préconçues et nos préjugés sur la table également, de sorte qu’ils peuvent être évalués à la lumière de la vérité de Dieu.

Albert Einstein a dit que la définition de la folie est de « faire la même chose encore et encore, tout en espérant des résultats différents. » Ne soyons pas coupables d’une telle folie ! Ce que nous faisons doit changer ; qui nous sommes doit changer. Toutes illusions de « paix, paix là où il n’y a pas de paix » doit changer en premier. Nous devons rejeter l’autosatisfaction ou la complaisance.

Revenons à notre sondage de pasteurs et citons les propres conclusions du sondeur :

« Quand les pasteurs décrivent leur notion de changement de vie significative, motivé par la foi, la grande majorité (plus de quatre sur cinq) se focalisent sur le salut, mais ignorent les questions liées au mode de vie ou la maturité spirituelle. Le fait que le mode de vie de la plupart des adultes pratiquants est essentiellement identique à celles des personnes non-croyantes, n’est pas une préoccupation pour la plupart des églises ; que les gens aient accepté Jésus-Christ comme leur sauveur ou non est l’indicateur unique ou principal de « la vie transformée, » sans se soucier si leur vie après une telle décision produit des fruits spirituels…C’est un peu troublant de voir les pasteurs penser qu’ils font un excellent travail, alors que la recherche révèle que seulement quelques fidèles ont une conception Biblique du monde ; la moitié des gens qu’ils servent ne sont pas spirituellement rassurés ou développés ; les enfants quittent l’église en nombre record ; la plupart des gens qui fréquentent les cultes admettent qu’ils n’ont pas connectés avec Dieu ; que le taux de divorce parmi les Chrétiens n’est pas différent de celui des non-Chrétiens ; que seulement 2% des pasteurs eux-mêmes peuvent identifier la vision de Dieu pour leur ministère qu’ils essaient de diriger ; et que le simple fidèle dépense en moyenne plus de temps à regarder la télévision en un jour qu’il ne passe dans toutes les activités spirituelles combinées pendant une semaine entière. Les pasteurs, seuls, ne peuvent pas être tenus pour responsables de l’état de délabrement spirituel de l’Amérique. Mais c’est inquiétant quand il y a une forte corrélation entre la taille de l’église et l’autosatisfaction, parce que cela suggère que le taux de présence et les chiffres du budget sont devenus notre marque de succès. C’est troublant quand nos chefs spirituels ne peuvent plus expliquer clairement où nous allons et comment l’Eglise entend jouer son rôle en tant qu’agent de restauration de notre société. Peut-être que le confort qu’offre nos immeubles et autres biens matériels nous a séduit dans la pensée que nous sommes plus loin sur la route que nous ne le sommes vraiment. » (17)

Nous ne pouvons pas avoir toutes les réponses. Mais nous pouvons au moins commencer par admettre que nous en avons besoin !

Jésus dit que dans Son Royaume, un enseignement de qualité produit de bons fruits. Si notre enseignement dans l’ensemble, n’en produit pas, alors nous devons faire des changements radicaux. Les doctrines « nouvelles » ou « exotiques » ne sont pas nécessaires. Les réponses ne viendront pas dans une révélation extrabiblique. Le message central du Christianisme a toujours été et doit toujours être « le Christ, et Christ crucifié. » Nous sommes obligés de « combattre pour la foi une fois livrée aux saints. »

Nous ne préconisons pas de nouvelles doctrines ; nous préconisons un engagement renouvelé de suivre les instructions et l’exemple de Jésus et Ses apôtres, tel qu’ils figurent dans le Nouveau Testament. S’il vous plaît, lisez ce document précieux avec des yeux neufs. Posez-vous ces questions : Quel a été le point de départ de l’enseignement des apôtres, quand ils tentaient de tendre leurs mains aux personnes qui venaient d’être confrontés à des revendications de Jésus ? Quel a été l’accent de leur enseignement, quand ils enseignaient aux croyants la façon de grandir dans la foi ? Et quel était le contexte ou l’environnement de leur enseignement ? Nous vous invitons à explorer les écrits apostoliques pour vous-mêmes. Que ces paroles stimulent, et fournissent une orientation pour votre recherche !

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