L'Evangile émasculé
1/9/2010
(M. Boldea Junior)
Je dirai ce qui suit franchement, parce je ne peux penser à une autre manière de le dire. Au risque de faire partir tous les lecteurs de ce blog, au risque d’avoir à lire des dizaines d’emails pas très sympathiques, ce qui suit doit être déclaré, et de façon claire aussi.
Si les messages de l’Evangile que vous avez entendus pendant toutes ces années ne vous ont pas mis une seule fois mal à l’aise alors, vous n’avez jamais vraiment entendu l’authentique message de l’Evangile. Si les messages de l’Evangile que vous avez entendus pendant toutes ces années ne vous ont pas mis une seule fois au défi, alors vous n’avez jamais vraiment entendu l’authentique message de l’Evangile. Si les messages de l’Evangile que vous avez entendu pendant toutes ces années n’ont pas mis en valeur Christ et la croix à perpétuité, alors, vous n’avez jamais vraiment entendu l’authentique message de l’Evangile. Si les messages de l’Evangile que vous avez entendu pendant toutes ces années n’ont pas une seule fois provoqué la repentance en vous, l’introspection intérieure immédiate, ne vous ont jamais touché, amené à pleurer et à voir véritablement l’énormité de votre péché, alors, vous n’avez jamais vraiment entendu l’authentique message de l’Evangile, mais une version émasculée dans laquelle Dieu est toujours souriant, dans laquelle le soleil brille toujours, les oiseaux gazouillent toujours et peu importe ce que vous faites, Dieu vous tient si fermement que vous ne pourrez jamais vous enfuir.
Dans ce monde courageux qu’est le nôtre, les pasteurs ont redéfini leurs rôles et sont devenus des coaches de vie, ne prêchant plus un Christ crucifié, mais jouent plutôt le rôle de conseiller d’orientation pour des centaines de personnes qui peuvent être comparées à des enfants hyperactifs, grognons et attardés, qui n’acceptent d’être responsables devant personne, que ce soit leur Dieu ou l’homme.
Les prédicateurs ont aussi redéfini leurs rôles et plutôt que d’être concernés par le bienêtre spirituel de ceux dont ils s’occupent, ils jouent les thérapeutes, avec des paroles réconfortantes, un ton apaisant, assurant chacun à portée de voix que tout ira bien, que Dieu s’est adouci au fil des siècles, et aussi longtemps qu’ils ‘amèneront leur dime dans l’entrepôt’ Dieu ne fermera les yeux sur le reste.
C’est un euphémisme quand je dis qu’il y a assez de responsabilité pour tout le monde dans la farce de la foi que beaucoup présentent, vivent et déclarent aujourd’hui, et les brebis sont tout autant à blâmer que les bergers. Finalement, ces soi-disant bergers donnent simplement au peuple ce qu’ils veulent, n’est-ce pas ?
Si vous prêchez la vérité, si vous prêchez la pure Parole de Dieu, où que vous soyez, vous êtes obligé d’entendre ces mots célèbres qui semblent sur toutes les lèvres de nos jours : ‘Ce n’est pas le dieu que je sers !’
Je l’ai entendu plus souvent que je ne voudrais m’en souvenir, et peu importe combien souvent je l’ai entendu, c’est encore choquant.
‘Je n’aime pas votre dieu, votre dieu est méchant, ce n’est pas le dieu que je sers’. ‘Mais je n’ai fait que lire dans Son livre’, ais-je l’habitude de répliquer, ‘je n’ai fait que lire la Bible !’
Si vous entendez qu’on prêche la vérité, si quelqu’un lit la Bible et que dans votre cœur vous dites ‘ce n’est pas le dieu que je sers’, puis-je alors vous suggérer humblement que vous ne servez pas le vrai Dieu, mais un dieu de votre propre fabrication et imagination. Un dieu que vous avez fabriqué dans votre cœur qui n’exige pas la soumission, qui n’exige pas l’obéissance, qui n’exige pas de sacrifice de votre part, mais qui est plus qu’heureux de vous laisser gagner la loterie encore et encore.
C’est parce que nous avons refaçonné et refait Dieu à notre propre image que l’évangile modifié est si largement accepté et reçu. C’est parce que nous n’avons pas aimé ce que Dieu avait à dire que nous avons choisi la rébellion plutôt que la soumission, et marteau et burin à la main, nous avons commencé à sculpter notre nouvelle divinité améliorée.
Comme les prophètes de Baal cependant, nous saurons la véritable impuissance des dieux que nous avons fabriqués quand nous avons le plus besoin d’eux. Quand nous verrons comment sont vraiment les dieux de notre fabrication, rien de plus que de la brume et de l’orgueil, il sera trop tard, et bien que nous devrions nous couper nous-mêmes et saigner, bien que nous devrions réclamer un signe aux cieux, ces divinités dont nous nous réjouissons tant aujourd’hui, ces dieux que nous honorons and adorons tant resteront silencieux comme une tombe vide de laquelle, il y a deux millénaires, est sorti le Christ, le Fils du seul vrai Dieu.